Concerts de musiques médiévales

Show, festival (concert, dance, theatre)

Dans le cadre de l'évènement Octobre médiéval, venez assister à une série de concerts de musiques médiévales à la basilique cathédrale Saint-Denis !

  • Les 7 octobre, 11 octobre, 18 octobre, 25 octobre et 31 octobre 2025.

  • À partir de 11 euros.

  • noemie.nunes@monuments-nationaux.fr ou 06 12 28 76 60

Présentation

Dans le cadre de la programmation de l’Octobre médiéval à la basilique cathédrale Saint-Denis, une série de cinq concerts de musiques médiévales se tiendra au cœur de ce joyau de l'architecture gothique. 

L’acoustique remarquable du lieu mettra en lumière toute la richesse et la diversité des compositions interprétées, offrant au public une immersion sonore unique. Le vaste répertoire, qui s’étend du sacré au profane, ainsi que la pluralité des instruments anciens utilisés par les musiciens, révèleront une culture musicale médiévale à la fois sensible et puissante. 

À l’issue de chaque concert, les ensembles professionnels, spécialistes des musiques médiévales, présenteront leurs instruments au public et partageront des éléments de contexte historique et artistique liés à leurs programmes, favorisant un dialogue enrichissant.

Depuis cinq années consécutives déjà, la basilique est fière d’accueillir ces rendez-vous musicaux d’exception. Cette nouvelle édition promet à nouveau des moments forts avec la participation d’ensembles réputés tels qu’Alla Francesca, ainsi que d’autres formations de renom.

Par ailleurs, une série de conférences animées par des spécialistes de l’époque médiévale se tiendra également à la basilique dans le cadre de l'Octobre médiéval. Ces rencontres permettront d’approfondir la connaissance du Moyen Âge à travers des questions historiques, sociales et artistiques. Pour en savoir plus sur ces conférences

Programme des concerts

Mardi 7 octobre - 20h

« Les trouvères entre ciel et terre, sur les traces d’Aliénor… » par l’ensemble Alla francesca 

Chansons de trouvères au temps d'Aliénor d'Aquitaine et de ses descendants (XIIe-XIIIe s.).

Aliénor d’Aquitaine épouse Louis VII, roi de France, en 1137 ; quittant la fastueuse cour de Poitiers, berceau de la lyrique occitane, elle découvre la poésie lyrique latine qui se chantait en Île-de-France. En 1152, elle épouse Henri II Plantagenêt, qui sera sacré roi d’Angleterre en 1154. Les deux filles de son premier mariage - Marie de Champagne et Aélis de Blois - deviennent à leur tour d’illustres protectrices des poètes d’oïl, et deux des fils de son second mariage - Richard Cœur de Lion et Geoffroy – s’adonnent eux-mêmes à la poésie. Son arrière-petit-fils, Thibaut IV, dit le Chansonnier, sera lui-même un exceptionnel poète-musicien, classé par Dante parmi « les poètes illustres » de son temps, et connaîtra les troubles liés à l’Inquisition qui frappait notamment les communautés juives de Champagne. Latin, langue d’oïl et hébreu s’entremêlent pour ce voyage en chansons, de la fin du XIIe au XIIIe siècle, de l’Île-de-France à la Champagne, en passant par l’Angleterre. Chants et danses, amour et dévotion, en compagnie d’Abélard, Godric de Finchale, Thibaud de Blaison, Thibaut de Champagne, Mathieu le Juif, Moniot de Paris…

L'ensemble Alla francesca

Interprètes : Pierre Bourhis (voix), Michaël Grébil (cistres, luth, voix), Nolwenn Le Guern (crwt, vièle à archet), Lior Leibovici (voix) et Brigitte Lesne (harpe-psaltérion, percussions, direction et conception).

Depuis sa création au début des années 90, Alla francesca se consacre aux chansons et aux musiques instrumentales, couvrant une période qui va de la fin du XIe siècle et peut aller jusqu’au début du XVIIe siècle.

Généralement en quatuor, quintette ou sextuor, son répertoire couvre la diversité des musiques les plus anciennes : troubadours et trouvères, période de l’ars nova (Guillaume de Machaut), chansons et polyphonies tardives de l’« Automne du Moyen Âge » et de la pré-Renaissance.

Alla francesca approfondit particulièrement aujourd’hui sa recherche sur l’interprétation de l’art poétique en langue d’oïl, l’ancien français (mais également dans d’autres langues romanes anciennes), en affinant toujours plus son travail sur l’éloquence du texte chanté - ou parfois dit… -, la finesse de l’accompagnement instrumental et la subtilité de l’écriture polyphonique.

Alla francesca est invité par les plus grands festivals internationaux de musique ancienne et se produit dans le monde entier. Il est à la tête de dix-neuf enregistrements, parmi lesquels les plus récents, « Variations amoureuses » (2020), « Le Chansonnier de Bayeux » (2021) et « Tre donne belle » (2023) sont parus sous le label Paraty. Alla Francesca est soutenu par la DRAC Île-de-France, la Ville de Paris et la SPEDIDAM.

Samedi 11 octobre – 17h

« Sur les pas de Marie » par l'ensemble Rue des Chantres

Épisodes de la vie de la Vierge dans la musique parisienne du XIIIe siècle.

En explorant les manuscrits parisiens des XIIe et XIIIe siècles, Rue des Chantres a suivi les pas de Marie de Nazareth, descendante d’Abraham, femme de Joseph, mère de Jésus. Nous l’accompagnerons de sa conception miraculeuse à son assomption en passant par l’annonce faite par un ange qu’elle allait enfanter vierge, la réaction de Joseph, la naissance de Jésus, la présentation de son fils au temple, son inquiétude lorsqu’elle le perd à douze ans dans la foule à Jérusalem. Elle l’encourage à faire son premier miracle à Cana et pleure toutes les larmes du monde à sa mort sur la croix. Dans un concert aux textes poétiques et poignants mêlant polyphonies de Notre-Dame de Paris et chants grégoriens, Rue des Chantres vous fera vivre l’existence légendaire et grandiose d’une femme dont la vie fut miracle.

L'ensemble Rue des Chantres

Interprètes : Erwan Picquet (voix), Vincent Pislar (voix), Christian Ploix (voix).

En 2019, Erwan Picquet, Vincent Pislar et Christian Ploix, fondent l’ensemble à géométrie variable Rue des Chantres, du nom d’une rue de l’île de la Cité située à un éclat de voix de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ayant été eux-mêmes chantres à Notre-Dame, ils se donnent pour but de faire entendre les chants qui durant l’Histoire ont résonné dans la cathédrale, en particulier les polyphonies dites de l’École de Notre-Dame qui ont essaimé dans les grandes cathédrales gothiques de l’Europe du XIIIe siècle. Dans l’élaboration de leurs programmes, ils remontent aux sources et se plongent dans la lecture des manuscrits musicaux du Moyen Âge patiemment recopiés par les moines. Leurs concerts comportent des improvisations dont les auditeurs médiévaux étaient friands. Un diaporama présentant traductions, iconographie et manuscrits en lien avec les pièces chantées peut être projeté au cours du spectacle.

Depuis 2021, ils ont établi un lien fort avec la Basilique Cathédrale Saint Denis - Centre des monuments nationaux (CMN) en s’y produisant régulièrement. L’ensemble est soutenu par la ville de Pantin.

Samedi 18 octobre – 17h

« Ay ! Amours… » par l'ensemble Les Métamorphoses de l’Amour

Subtilités de l'Amour courtois aux XIVe et XVe siècles.

Ce triste refrain qui ponctue la ballade Ay ! Amours et qui donne le titre à notre programme, est une adresse désespérée à la femme aimée, qui n’aime pas en retour. La souffrance de l’amant est le sujet d’inspiration favori des compositeurs et poètes du Moyen Âge. Dans le cadre bien défini de l’amour courtois, empreint de conventions, de pudeur et de retenue, on capte tout de même toutes les variations des tourments amoureux.

Dans ce programme, nous souhaitons faire sentir les multiples facettes du sentiment amoureux et amener l’auditeur à écouter un dialogue entre les trois musiciennes et les textes d’autrefois. Nous recréons ainsi le cadre intimiste de la conversation entre amies, de la confidence, des épanchements secrets. Pour cela, nous avons choisi plusieurs chansons venues de France et d’Italie du XIVe siècle et du début du XVe siècle. Le programme fait voyager entre ces deux pays et fait découvrir des styles de musique très différents. Vous entendrez des pièces monodiques contenues dans le manuscrit du Roman de Fauvel, des chansons polyphoniques de Guillaume de Machaut, de Johannes Ciconia, Guillaume Dufay et Gilles Binchois, ainsi que des pièces instrumentales.

L'ensemble Les Métamorphoses de l’Amour

Interprètes : Daniela Maltrain (vièle à archet, voix), Julia Marty (guiterne, voix), Nolwenn Tardy (vièle à archet).

Les Métamorphoses de l’Amour est un ensemble de musique médiéval co-crée par Julia Marty, Daniela Maltrain et Nolwenn Tardy en automne 2023. Fortes d’une vieille amitié, les trois musiciennes se retrouvent régulièrement pour partager leurs expériences sensibles du monde, leurs interrogations sur l’Amour et leur intérêt pour son expression littéraire et musicale. Leur goût commun pour la musique médiévale les conduit à créer cet ensemble, dans lequel elles ont à cœur de dévoiler la matière sensible et spirituelle qui les anime.

Elles partagent un même intérêt pour l’exploration d’un geste vocal et instrumental juste qui puisse servir au mieux la musique qu’elles interprètent. L’intériorité et le silence, l’écoute profonde du sens et de la sonorité des textes musicaux qu’elles abordent sont au cœur de leur jeu. Dans ces musiques, elles jouent avec les limites spatio-temporelles du réel, en laissant s’étirer les lignes mélodiques des chansons, en laissant entendre l’entremêlement de lignes parfois pures et lumineuses, parfois tendues et douloureuses et en jouant sur la circularité du mouvement.

Les Métamorphoses de l’Amour a créé un premier programme Ay Amours qui raconte, à travers des chansons du XIVe et XVe siècle, les pérégrinations joyeuses ou douloureuses, incertaines et complexes, du cœur humain. Depuis sa création, l’ensemble est amené à jouer régulièrement en France, à Paris, dans des salons, dans le Limousin, au Logis Mirabeau, en Bretagne, au Petit Festival, dans des jardins et des chapelles.

Pour 2025, l’ensemble sera en résidence de création d’un nouveau programme autour du thème de l’eau et a pour projet d’enregistrer une vidéo promotionnelle. Parallèlement, les musiciennes ont pour projet de créer un podcast autour de leurs expériences de la musique, de la poésie et de l’amour ouvrant ainsi une nouvelle porte d’entrée dans ce répertoire peu connu du grand public.

Samedi 25 octobre – 17h

 « Beles, Belles… » par l'ensemble Diabolus in Musica 

Rêveries d’amour féminines dans les chansons de toile et autres chansons du XIIIe siècle.

Clamer le droit au désir amoureux, telle est la portée de ces poèmes en langue d’oïl (du nord de la France), appelés « chansons de toile » ou « chansons d’histoire », retrouvés dans des manuscrits du XIIIe siècle.

Un Je désirant féminin, une activité de broderie (« de toile ») et une narration (histoire) déterminent cette forme poétique originale issue de la poétique épique aux traits archaïsants. Dans une époque où l’idéal chevaleresque commence à décliner, une jeune femme de noble lignée cherche à contrarier l’ennui, le désespoir, en vaquant à sa tâche : lire, tisser, broder. Cette occupation crée dans la dramatisation du poème l’expression de l’étirement du temps : notre « héroïne » est en l’occurrence toujours séparée de celui qu’elle aime. Cette femme est à l’évidence toujours éclatante de beauté, le mot Bele omniprésent dans ces textes invite inexorablement à l’expression du désir, Bele YolanzBele Doette… Ces chansons exerçaient incontestablement un genre de séduction pour qui les entendaient à l’époque. Entre poésie épique et poésie lyrique, portant différents chemins de l’amour, ces chansons sont de véritables petits joyaux sonores et littéraires pour nos oreilles. Leurs contours mélodiques parfois très ornés impliquent une exigence du chanteur, mettant en valeur ce temps distendu et les obstacles des chemins de l’amour. Que ces chansons aient été écrites par des femmes ou non, leur voix parle d’elles, au-delà du monde clos qui leur est assigné. Leur exécution musicale, s’élevant à l’idéal de la beauté visuelle féminine, contribue pleinement à l’expression du désir amoureux.

L'ensemble Diabolus in Musica

Interprètes : Axelle Bernage (voix), Nicolas Sansarlat (vièle à archet, direction artistique).

Depuis 1992, l’ensemble Diabolus in Musica explore l’immense répertoire des musiques du Moyen Âge. Sous la direction artistique de Nicolas Sansarlat, les musiciens de Diabolus in Musica n’ont cessé de partager et mettre en lumière avec excellence la beauté d’un art musical resplendissant et étonnant. Avec une affinité pour le répertoire de l’école de Notre-Dame et celui des trouvères, la vitalité de l’ensemble se nourrit tout autant de découvertes d’œuvres musicales inédites que des grandes pages du répertoire médiéval. Les nombreuses collaborations artistiques, la riche discographie, la reconnaissance en France et à l’international ont fait de Diabolus in Musica un pilier de la musique médiévale aujourd’hui.

Vendredi 31 octobre – 20h

 « Odyssée pour deux voix sœurs »  par l'ensemble Dialogos

Chants sacrés du Moyen Âge et résonances contemporaines.

Ce programme pour deux voix de femmes a cappella explore l’univers à la fois intimiste et puissant des musiques liturgiques médiévales. Souvent intimidés lorsque nous entrouvrons les portes des musiques créées il y a mille ans, nous nous contentons de rester curieux, bercés par leurs sonorités insolites, ou nous les effleurons comme de petits objets fragiles faits de matières précieuses. Parfois nous les cataloguons et analysons, et nous en sommes très contents. Mais le respect que nous portons à ces textes et ces musiques nous empêche parfois de les regarder en face, de les embrasser, de les prononcer, de ne pas seulement « être touchés » par elles, mais de les laisser « travailler en nous » comme elles le faisaient pour les hommes qui les chantaient tout au long de leurs vies, de jour comme de nuit, sans toujours les comprendre... Pour eux, il ne s’agissait pas de « musique ancienne », mais d’une manière de s’exprimer, de respirer, de se reposer, de rythmer leur vie, d’extérioriser leur peur de ces Autres qu’ils nommaient Barbares, de faire fuir les démons intérieurs, de maudire ou de louer ce qui les dépassait…

Ce programme, tissé d’ombres et de lumières, fait dialoguer deux voix avec des textes d’auteurs médiévaux et de poètes plus contemporains. Ces voix et ces chants s’interrogent sur l’exil, l’errance, les fils maudits par leurs pères, la noblesse de l’esprit qui apparaît furtivement à l’aube d’un voyage initiatique, comme une silhouette entre veille et sommeil… Quelques joyaux du répertoire médiéval, entre plain chants, premières polyphonies de Winchester et pièces de l’École Notre Dame de Paris nous accompagnent sur ce cheminement - une Généalogie du Christ, tel un long mantra qui énumère les générations de père en fils ; une malédiction liturgique d’une surprenante violence ; la première version polyphonique connue du trait Deus, deus meus (Xe s.), chef d’œuvre criant dans sa sincérité ; une méditation sur l’amitié, un exorcisme des ennemis, une incantation imbibée de la peur des Autres, peur qui renaît toujours pour appauvrir le monde…

Pourquoi ce programme ?

« Parce que la nuit est tombée et que les Barbares ne sont pas venus et certains qui arrivent des frontières disent qu’il n’y a plus de Barbares. Mais alors, qu’allons-nous devenir sans les Barbares ? Ces gens étaient en somme une solution. » (Constantin Cavafy, 1898)

L'ensemble Dialogos

Interprètes : Clara Coutouly (voix), Katarina Livljanić (voix, direction artistique)

Dirigé par Katarina Livljanić, chanteuse et musicologue, professeur à la Schola Cantorum de Bâle, Dialogos interroge notre rapport au passé. L’ensemble, à géométrie variable, réunit depuis 1997 des chanteuses, chanteurs et instrumentistes fidèles issus d’horizons et de pays différents. Ensemble, ils font revivre les traditions orales et musicales de l’Europe, du Moyen-Age à nos jours, avec un intérêt particulier pour le monde slave méridional. Le travail de recherche de Katarina Livljanić, à l’origine des programmes de Dialogos, permet de faire (re)découvrir un répertoire inédit. Dans un langage musical basé sur des sources médiévales, entre plain- chant, mélodies traditionnelles et polyphonies, le passé est utilisé comme une matière vive, forte et vitale. La grande musicalité et la théâtralité contemporaine révèlent la beauté intemporelle de ces histoires qui semblent avoir traversé le temps.

Dialogos est l’invité des plus grands festivals et salles de concerts à travers le monde : festivals de Boston, Utrecht, Vancouver, Dubrovnik, Lincoln Center, Metropolitan Museum à New York, Cité de la musique à Paris, Folle Journée de Nantes… La créativité des choix musicaux, la qualité des interprétations ainsi que la réflexion qui accompagne chaque nouveau projet, ont été saluées par la critique française et internationale.

Les enregistrements discographiques de Dialogos ont obtenu de nombreuses distinctions, parmi lesquelles : Diapason d’or, Choc du Monde de la Musique, 10 de Répertoire, 5 de Goldberg. Le CD La Vision de Tondal a obtenu le Diapason d’or de l’année 2004 et le « Coup de cœur » de l’Académie Charles Cros.

Dialogos reçoit le soutien de la DRAC Île-de-France. Mécénat Musical Société Générale est le mécène principal de l’ensemble Dialogos. L’ensemble a été en résidence au Centre culturel de Rencontre d’Ambronay (2006-2009) et à la Fondation Royaumont (2011-2014).